You can be heroes ! Lorsque vous écoutez une victime de violences conjugales vous raconter ce qu’elle vit, vous jouez, sans même le savoir, un rôle très important pour elle. Voici 6 conseils, illustrés d’exemples, pour savoir quoi faire et comment le faire.

aider une victime de violences conjugalesQuand une femme qui subit des violences partage avec vous son histoire, cela signifie probablement qu’elle recherche une oreille attentive, un soutien, une aide.

Vous n’avez pas à être un expert, soyez juste vous-même :

1. Écoutez

Vous n’avez pas besoin de beaucoup parler pour être présent pour quelqu’un. Une victime a principalement besoin de confier combien ce qui se passe dans son couple est difficile, le poids de son isolement, la culpabilité qu’elle ressent. Elle a besoin de rompre le secret. Écouter sans jugement est un acte de bienveillance et c’est déjà beaucoup.

2. Confirmez-lui votre soutien

Souvenez-vous d’un moment de votre vie où vous vous êtes senti vulnérable ou avez été confronté à une crise… Qu’est-ce qui vous a le plus aidé ? Vous ne vous rappelez pas forcément d’une conversation précise mais du sentiment qu’une personne était là pour vous, vous croyait, vous comprenait, vous soutenait.

« Je suis désolé de ce qui t’arrive »
« Je te crois »
« Ce que tu vis est très difficile »
« Ce n’est pas de ta faute »
« Tu n’es pas seule, je suis là. Je suis contente que tu m’aies raconté ce qui se passait.»

 Les victimes de violences conjugales culpabilisent beaucoup. Nous sommes constamment bombardés d’idées reçues les concernant et ces préjugés leur font beaucoup de mal (Elle a dû l’énerver car elle est souvent pénible. C’est un bon père de famille. Si elle reste, c’est que ce n’est pas si grave que cela. Dans un couple, il faut se forcer un minimum. Elle la choisit pour le meilleur et pour le pire.) Rappelons que rien n’excuse la violence psychologique ou physique. La violence n’est pas due à la victime mais à l’agresseur.

Il peut être bon de dire régulièrement :

« Rien de ce que tu fais ou de ce que tu as fait ne mérite cela »
« La responsabilité incombe à la personne qui a été violente avec toi. »
« Personne n’a le droit de te frapper. »
« Je te promets que ce n’est pas de ta faute, que tu ne l’a pas cherché »
« Je sais que tu penses avoir fait quelque chose de mal. Mais ce n’est pas vrai. Tu n’as rien fait. »
« Peu importe ce que tu as fait ou pas. Personne n’a le droit d’être violent avec toi. »

3. Demandez-lui ce que vous pouvez faire pour l’aider

La violence est liée au pouvoir et au contrôle. Il est primordial que les victimes retrouvent leur libre arbitre, décident de ce qu’elles souhaitent faire, en toute indépendance. Il peut être désastreux de pousser une personne à agir alors qu’elle ne s’en sent pas prête (porter plainte, partir du foyer…)

Laissez la personne suivre son propre rythme. Ne remplacez pas la dépendance qu’elle avait à l’homme violent par une dépendance à vous, son ami(e), sa collègue, un membre de sa famille…

4. Sachez orienter la personne

Le meilleur moyen d’aider une victime est de réfléchir avec elle à toutes les possibilités qu’elle a et de lui laisser le choix.

Vous trouverez sur cette carte interactive les associations proches de chez elle, que vous pourriez lui conseiller. Nous vous invitons aussi à nous contacter si vous souhaitez plus de renseignements.

5. Gardez la main tendue

Le parcours de la femme victime peut être particulièrement long avec des hauts et des très bas. Dites à la victime que vous serez toujours là pour elle, et ce, quoiqu’elle fasse. Le fait de savoir que vous l’accompagnerez et ne la jugerez pas est un énorme soutien pour elle et peut faire toute la différence.

6. Prenez soin de vous

Il est très difficile de recevoir les confidences d’une victime, de l’accompagner, d’accepter les revirements de situation, de se sentir souvent impuissant…

Aider une personne qui subit des violences a toujours un impact sur nous, immédiat ou à plus long terme.

C’est la raison pour laquelle il est important de faire attention à soi, de savoir si l’on est trop fatigué pour écouter avec compassion ou bien submergé par ses propres émotions suite au récit que l’on nous a confié. Ces sentiments sont complètement normaux. Les témoins ont aussi besoin de parler, de partager leurs doutes, de prendre du recul. Les associations comme la nôtre sont là pour les soutenir.

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Remerciements : ces conseils sont fortement inspirés du site américain JoyFulHeatFoundation que nous remercions chaleureusement. Nous vous incitons à visiter leur site (in english of course) et à visionner cette vidéo.

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